Né à Oran, Francis Harburger arrive à Paris en 1921. Élève de l’École des Arts Décoratifs puis de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, il est, en 1928, le premier pensionnaire de la Casa Vélasquez à Madrid. En 1940, il subit les lois antisémites de Vichy et quitte Paris pour Alger. Après la guerre, Harburger s’engage dans de nouvelles voies artistiques et affirme de profondes convictions humanistes. Il rédige alors un Manifeste Réaliste Humaniste. En 1963, dans Le langage de la peinture, il témoigne de ses recherches pour la représentation d’objets du quotidien qui aboutissent au principe des « hiéroglyphes ». Ces assemblages formels constituent l’essentiel d’une exposition organisée par les musées de Roubaix, Beauvais et Trouville-sur-Mer. Cette publication réunit près d’une centaine d’œuvres et révèle la méthode d’un artiste initiateur d’une séduisante théorie du regard sur l’objet. Grâce à un texte de Caroline Larroche, spécialiste d’Harburger, et à une contribution de Didier Schulmann sur les spoliations nazies et vichystes dont fut victime le peintre, se font jour ici l’itinéraire et les convictions d’un artiste attachant et mal connu.